A deux jours de la fermeture du SAGO, actu24.info a rencontré quelques visiteurs. Parmi eux une dame découvre le salon pour la première fois alors que cet évènement se tient pour la onzième fois au Cameroun. Une initiative de l’agence « Le Communicateur » qui a à sa tête Patrice Eyene Assiga.
Arborant un ensemble dame de couleur rose, Angèle accompagnée par l’un de ses fils, a déjà fait le tour de quelques stands : « C’est la première fois que j’arrive, je vois que l’espace est ouvert, c’est dégagé. J’ai entendu parler du SAGO à travers la radio, les publications des départements ministériels, les entreprises locales qui veulent avoir une visibilité, c’est ce qui m’a encouragé à venir découvrir ce salon. Je suis satisfaite de voir qu’on peut circuler, on peut avoir des informations, nous nous sommes arrêtés dans un stand où l’on nous a renseigné, nous continuons notre balade ».
A quelques pas d’elle, nous interpellons un autre visiteur. Achille Otse pense que le SAGO est une initiative louable : « Ce salon est une occasion d’édifier le public sur les activités que cet espace offre aux populations. C’est très important, le décor est impeccable. J’ai vu des artisans qui proposent bon nombre de produits, les huiles par exemple et les administrations publiques qui parlent également de leurs services ».
Deux visiteurs et bien d’autres ainsi édifiés qui ont sillonné divers stands parmi lesquels Soft2light tech, qui fait dans l’ingénierie informatique et management des projets dans l’audit, les conseils et l’assistance. Joseph Ondoa Messi project Manager parle de l’application COOMBI : « C’est un logiciel de gestion administrative, en d’autres termes nous dématérialisons complètement l’administration avec une absence totale du papier, le corollaire c’est l’archivage quasi automatique, l’intégrité des données, la sécurité des données, c’est-à-dire que toutes les données qui entrent n’en sortent plus, on dit chez nous, tout se créé, rien ne se perd ».
Acte certes louable, mais n’y aura-t-il pas d’impact à l’avenir ? Peut-on évoluer réellement sans papier dans nos administrations publiques ? Réponse de Joseph Ondoa Messi : « Lorsqu’on a l’habitude du papier comme on dit, changement rime avec dérangement, le fait de faire disparaître le papier, les gens ont tendance à penser d’être dépouillés. Vous qui êtes journaliste, il y a 20 ans vous aviez un micro, il y a 10 ans, vous aviez un dictaphone, aujourd’hui vous utilisez un smartphone. Avec un smartphone votre bureau est à l’intérieur, vous n’avez plus besoin de papiers, vous faites vos interviews, vous les transcrivez et le papier est fait, vous n’avez pas besoin d’un environnement où il y a un bureau, des tiroirs, du papier ».
Joseph participe d’ailleurs au Salon de l’Action Gouvernementale pour la première fois grâce à sa sœur. Elle lui passe un coup de fil et lui donne l’information, il ne semble pas intéressé, c’est quand elle lui donne la thématique, à savoir « Modernisation de l’administration publique camerounaise comme levier majeur d’atteinte des objectifs de la SND 30 », qu’il décide de prendre un stand : « Au fond le SAGO c’est nous, les autres sont là pour meubler, excusez-moi, l’innovation en matière de dématérialisation c’est nous, on le fait pour de vrai on a l’outil, eux ils balbutient encore ».
Tous les exposants n’ont pas pris des stands. Valentin Samuel Djoko chercheur, inventeur, innovateur en artisanat se fait remarquer par ses prestigieuses chaises royales : « Vous avez ici devant vous un trône royal fabriqué uniquement avec des cornes de bœuf et des peaux de bête de notre terroir. Cette chaise est faite de la peau d’antilope. La corne comme son nom l’indique, dans le jargon traditionnel est un trophée de chasse, ne peut rentrer de chasse avec des cornes qu’un valeureux chasseur courageux. Raison pour laquelle les grands titres de Notabilité sont réservés aux hommes qui osent, qui affrontent l’obstacle, obstacles qui sont parfois hors du commun des mortels ».
Ce trône royal est le résultat de plus de cent trophées de chasse est composé d’un troupeau de dix bœufs, sans compter la poudre qui sert à relier les cornes. Le travail est reparti en trois phases à savoir le temps de la pensée, le temps de la prise de conscience, le temps de la matérialisation qui prend un mois au maximum. Cet objet d’art n’a pas de prix, c’est en fonction de la compréhension du client, mais le prix oscille entre 600 et 800 mille francs CFA.
Si le SAGO n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. Ce fut une tribune privilégiée, qui a ainsi donné l’occasion aux acteurs en charge de la mise en œuvre des politiques publiques nationales, comme aux citoyens bénéficiaires, d’échanger, de se côtoyer et de mieux se connaître, au-delà des contingences formelles. Toutefois il reste à réinventer et à ré-enchanter cette jeunesse qui ose, qui crée, qui innove, et qui permet de toujours donner à l’image du Cameroun, ses lettres de noblesse.
Le rendez vous est donc pris pour la 12ème édition avec autres innovations.