La Chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Elevage et des Forêts du Cameroun (CAPEF), a abrité le 23 novembre dernier le lancement de la campagne conscience « AlimenTERRE » avec pour slogan « L’alimentation est un droit et manger un vote ». Une occasion pour Inades – Formation d’éveiller la conscience des différentes catégories socio- professionnelle sur la problématique du droit à l’alimentation et l’impact du choix de nos aliments et à susciter l’engagement de tous pour le recours aux pratiques et intrants respectueux de l’environnement et de la santé humaine.
La campagne « Conscience AlimenTERRE », est un moyen pour contribuer à la concrétisation du droit des populations à une alimentation suffisante, saine et durable, à travers une citoyenneté alimentaire accrue et une veille active au respect des obligations et droits des parties prenantes en la matière, avec un accent sur les droits des personnes et des groupes les plus vulnérables.
En effet, le droit à l’alimentation est le droit pour tout citoyen d’avoir un accès régulier, permanent et libre, soit directement, soit au moyen d’achats monétaires, à une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante, correspondant aux traditions culturelles du peuple dont est issu le consommateur. Ce droit assure une vie psychique et physique, individuelle et collective, libre d’angoisse, satisfaisante et digne. Le droit à l’alimentation implique donc l’accès de tous, de manière durable, à de la nourriture saine et en quantité suffisante.
Selon le directeur national de Inades – Formation Cameroun, Alain Lekeulem, le droit à l’alimentation dans nos états qui est un droit fondamental au même titre que le droit à l’éducation, le droit à la santé contenus dans les instruments juridiques n’est pas suffisamment appliqué : « Lorsqu’on parle du droit à l’alimentation, il faut voir l’accessibilité, la disponibilité, la durabilité, voire la qualité de l’aliment qu’on consomme. Les analyses et les recherches ont permis de constater que dans notre agriculture il y a une utilisation abusive et non contrôlée des produits chimiques, des intrants chimiques de synthèse qui causent des dangers sur l’homme, sur la terre et sur l’environnement. A travers cette campagne il était question de sensibiliser les différentes catégories socio-professionnelles et les acteurs du système alimentaire c’est-à-dire du producteur au consommateur ».
Le mot « AlimenTERRE » est spécifiquement utilisé pour attirer l’attention sur le lien intrinsèque entre la qualité de la terre, qui dépend de comment elle aussi, est nourrie et entretenue, et la qualité de la nourriture qu’elle produit pour l’alimentation saine et durable des populations.
Malheureusement, de nombreuses analyses et recherches stipulent que l’usage des intrants chimiques dans l’agriculture met en danger la santé humaine et celle de la Terre et constitue ainsi une véritable menace au droit à l’alimentation.
La promotion des systèmes alimentaires qui promeuvent une vie digne pour toutes et tous est un enjeu majeur. Or, qui dit système alimentaire, évoque tout ce qui se passe depuis le champ jusqu’à l’assiette du consommateur.
Au terme du lancement de la campagne, les orientations de la campagne connues des participants invités et de ceux qui suivent les médias associés à l’évènement, plusieurs organisations de producteurs, de la société civile et la presse s’engagent aux côtés d’Inades-Formation Cameroun dans cette campagne sur le droit à l’alimentation et la citoyenneté alimentaire, ainsi que la promotion des alternatives aux intrants chimiques.
Alain Lekeulem précise dans ses propos de fin que : « Nos choix alimentaires doivent être conséquents nous en tant que producteur, transformateur, consommateur et autres. C’est pour cette raison qu’à travers cette campagne, nous voulons que les différentes parties prenantes se mobilisent aux côtés de l’État pour faciliter un peu l’accès à la promotion d’une agriculture ou d’une alimentation suffisante, saine et durable ».
La campagne a donc été lancée, les actions vont se poursuivre aussi bien à Yaoundé qu’au niveau des différentes zones d’intervention à travers le Cameroun. Un plan d’action a été dressé par Inades – Formation Cameroun, des activités seront mises en œuvre avec le concours des organisations paysannes, des structures d’appui et la presse bien évidemment afin que des paysans ou un citoyen lambda se trouvant au fin fond des villages puissent être informés et puissent prendre conscience de la nécessité de produire sain, de consommer sain en vue d’assurer sa survie au sein des nations futures.