La campagne électorale liée à l’élection des sénateurs prévue le 12 mars prochain a été lancée ce 25 février 2023 à travers le pays de Paul Biya. Pour mieux imprégner les acteurs du processus électoral sur la problématique de la sécurisation avant, pendant et après l’élection dans les régions à fortes menaces sécuritaires et autres outils efficaces, Elections Cameroon a organisé à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé le 24 février dernier, une concertation avec les responsables des partis politiques, des organisations non gouvernementales, les personnes handicapées, la société civile et la liste est longue.
Une salle pleine pour outiller ces différents acteurs du processus électoral avec au programme deux ateliers axés sur « Les critères essentiels pour une élection crédible et sécurisée » puis « Les indicateurs clés, les défis et les pistes de solutions pour une élection inclusive et apaisée ».
Lors de l’ouverture des travaux, le président du Conseil Electoral d’Elections Cameroon, Dr Enow Abrams Egbe a déclaré que la crédibilité et l’intégrité d’une élection peuvent être assurées dès lors que toutes les parties prenantes ont un accès égalitaire et équitable au processus électoral et qu’aucun acteur ne jouit d’un avantage indu par rapport aux autres : « Peu importe le type de scrutin, le processus électoral en soi est susceptible de devenir une source potentielle de conflits. Nous sommes conscients de ce que notre système comme tout autre est perfectible. Nos services compétents travaillent continuellement à cet effet pour améliorer les instruments en vue d’accroître les performances ».
Parmi les acteurs rencontrés aux assises, Ni John Fru Ndi, le président national du Social Democratic Front (SDF) reconnaît qu’il n’est pas consultant, il déclare à la presse qu’il est présent à cette concertation pour écouter ce que ELECAM va leur donner comme outils : « Je trouve que cette réunion est importante car Elections Cameroon a regroupé tous les acteurs du processus électoral afin qu’ils apportent leurs idées ».
Autre parti politique qui participera à l’élection des sénateurs, l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) pense aussi que cette rencontre est importante. Selon Adamou Youmo Koupit, représentant UDC par ailleurs député de la nation cette réunion a lieu d’être : « Notre réserve vient du fait qu’à chaque veille des élections, la rencontre abouti à la signature d’un code de bonne conduite qui devrait engager tous les acteurs lors de la compétition électorale. Mais ce que nous observons sur le terrain est bien triste, bon nombre d’acteurs ne respectent pas les règles convenues en amont et ils ne sont pas sanctionnés. Nous pensons donc que ces réunions devraient commencer par des évaluations, l’état du respect du code de bonne conduite qui ont été signés lors des précédents scrutins de manière à sanctionner moralement, psychologiquement ceux qui se donnent le luxe de ne pas respecter et généralement c’est le parti au pouvoir le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). L’UDC vient à cette rencontre car elle fait confiance aux institutions, mais elle continue à attirer l’attention sur le fait que les lois ne sont pas appliquées sur le terrain. ELECAM a donc la responsabilité et le courage d’attirer l’attention des acteurs qui vont agir en marge du code de bonne conduite signé au terme de la rencontre ».
Les couches vulnérables n’ont pas été épargnées, Coco Bertin Mowa, le président national du Club des Jeunes Aveugles Réhabilités du Cameroun (CJARC) apprécie et félicite ELECAM pour cet exemple d’inclusion : « On a pu noter au niveau des kits des participants des documents en braille, ce qui permet aux personnes non voyantes de participer à la concertation au même titre que les autres. Même le dossier de presse était également transcris en braille de manière à ce que les communicateurs déficients visuels participent aisément. On peut aussi noter les dispositions prises pour les malentendants, un excellent exemple d’inclusion, c’est ce que nous personnes vivant avec un handicap demandons à notre société, de prendre en compte les personnes handicapées ».
Une concertation qui s’est ainsi achevée par la signature d’un code de bonne conduite car il est urgent que Elections Cameroon et ses partenaires œuvrent ensemble pour préserver la sérénité dans l’espace politique en transcendant les divergences d’opinions et d’appartenances politiques.