LandCam est un projet mis en œuvre par trois organisations, le CED, le Centre pour l’Environnement et le Développement, REFULA, le Réseau de Lutte contre la Faim et l’IIED, l’Institut International pour l’Environnement et le Développement, en collaboration avec un ensemble de partenaires au Cameroun et sur le plan international. But visé, sécuriser les droits liés aux terres et aux ressources en améliorant la gouvernance au Cameroun.
C’est dans un hôtel de la place de la ville mythique aux sept collines, dans la capitale du Cameroun, que le bilan et les perspectives du projet LandCam ont été faits. Le projet LandCam vise à mettre sur pied des approches innovantes pour faciliter un dialogue inclusif au niveau national sur la base des enseignements tirés des expériences passées, afin d’améliorer la gouvernance foncière.
LandCam promeut l’apprentissage tout au long de la réforme en cours, de la législation foncière du Cameroun et contribue à renforcer les capacités des acteurs aux niveau local, régional, et national. LandCam travaille avec les principales parties prenantes à travers le Cameroun pour améliorer les droits coutumiers et formels à la terre et aux ressources naturelles en pilotant les innovations en matière de gouvernance foncière au niveau local et en contribuant à des réformes viables de la politique pertinente.
Le projet financé par le Programme de l’Union Européenne pour soutenir une gouvernance responsable du régime foncier en promouvant les VGGT (les directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches, et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale) arrive bientôt à son terme après cinq ans d’activités sur le terrain.
Philippe Gatineau de l’équipe agriculture-développement rural de la délégation de l’Union Européenne Cameroun a participé à ce bilan du projet LandCam ce mercredi : « L’Union Européenne a décidé de soutenir le projet LandCam depuis 5 ans parce que nous nous sommes rendus compte que la plupart des projets et le manque d’investissement dans les régions rurales sont souvent dus aux problèmes fonciers, si un investisseur ne peut pas investir s’il n’a pas la sécurité foncière. Pas seulement les gros investisseurs mais aussi le petit paysan qui veut s’investir plus longuement sur ses terres, c’est un peu difficile pour lui s’il n’a pas de sécurité foncière. C’est dommage que la loi sur la réforme foncière de 2011 en discussion depuis plus d’une décennie n’a toujours pas trouvé de solutions ».
« Lorsqu’on fait le plaidoyer il est difficile de dire qu’on a atteint son objectif tant que ce que l’on veut n’est pas encore applicable », déclare le coordonnateur du Réseau de Lutte contre la Faim (RELUFA). Jaff Bamenjo poursuit : « Depuis 2017, nous travaillons, nous recueillons les avis des gens sur la loi foncière. Malheureusement la loi foncière n’est pas encore disponible. Malgré cela quelques objectifs ont été atteints. Notre mission était aussi de renforcer les capacités des communautés sur les questions foncières et leurs défis. Vous avez constaté que dans cette salle il y a les communautés, les responsables des ministères qui échangent. Nous souhaitons que toutes les propositions apportées soient mentionnées dans la loi foncière ».
Au cours des cinq prochaines années donc, le projet LandCam va collaborer avec des acteurs clés à travers le Cameroun afin de négocier les droits liés à la terre et aux ressources naturelles par l’instauration d’une bonne gouvernance concrète à la mise en œuvre des réformes réalistes des lois concernées. De nouveaux espaces pour un dialogue et une réflexion mieux informée, plus effective et inclusive impliquant le public, les médias et les OSC (Organisations de la Société Civile) seront créés. Des changements sur le terrain et les réformes juridiques seront suivis puis les enseignements seront partagés au niveau national et international.
L’IIED promeut le développement durable en reliant les priorités locales aux défis mondiaux. L’institut soutient certaines populations vulnérables du monde pour mieux faire entendre leur voix dans la prise de décision.
Le CED est une organisation indépendante œuvrant pour la promotion de la justice environnementale et la protection des droits, des intérêts, de la culture et des aspirations des communautés locales et autochtones en Afrique Centrale. Membre actif de plusieurs réseaux, le CED a réussi au fil des ans, à mobiliser des alliés pour influencer positivement des cadres légaux, surveiller les activités d’exploitation des ressources naturelles, renforcer durablement les capacités de dizaines de communautés locales et produire une importante documentation scientifique et de plaidoyer.
Le RELUFA est une plateforme d’acteurs de la société civile et des communautés de base créée en 2001 qui a pour objet de combattre les problèmes systémiques générateurs de pauvreté, de faim et les injustices sociales, économiques et environnementales au Cameroun. Le travail du RELUFA repose sur trois programmes à savoir : l’équité dans les industries extractives ; la justice foncière et des ressources associés ; la justice alimentaire et commerciale.