Depuis quelques mois, ce pays a dû mal à se stabiliser sur le plan politique avec un premier ministre au trône. On croyait Liz Truss à la hauteur, malheureusement elle a surpris le public en annonçant sa démission le 20 octobre dernier devant le siège du gouvernement au 10 Downing Street dans la capitale britannique Londres. La première ministre britannique réussi à être celle qui aura eu le mandat le plus court de l’histoire au poste de premier ministre au Royaume Uni, 44 jours au pouvoir, à peine un mois et demi.
La démission de Liz Truss intervient après des dissensions internes concernant sa politique économique, qui avait provoqué la baisse de sa popularité ainsi que la recrudescence de la colère dans les rangs des députés conservateurs.
Pour choisir son successeur à la tête de sa formation politique, Liz Truss a annoncé que les élections auront lieu cette semaine, au plus tard le 28 octobre 2022. Elle reste pour l’heure la première ministre britannique jusqu’à la nomination d’un nouveau premier ministre.
Parcours de Liz Truss depuis son accession au poste de Première Ministre Britannique
– 5 septembre : Liz Truss remporte la direction du parti
Liz Truss a remporté la direction du Parti conservateur (au pouvoir), devenant ainsi la cheffe du gouvernement et succédant à Boris Johnson, qui a été contraint à la démission après une série de scandales.
A la faveur de cette victoire, Liz Truss est devenue la troisième femme à occuper le poste de Premier ministre dans l’histoire du Royaume-Uni.
– 6 septembre : Liz Truss désignée Première ministre du Royaume-Uni
Boris Johnson a présenté officiellement sa démission à la reine Elisabeth II et Liz Truss a été désignée pour lui succéder à la tête du gouvernement.
– 8 septembre : Annonce d’une série de mesures pour réduire le coût de la consommation énergétique, Liz Truss a annoncé que le gouvernement mettra fin aux factures de consommation énergétique élevées pendant deux ans, afin de réduire les répercussions économiques de la guerre en Ukraine. Il s’agit d’un plan qui coûterait des dizaines de milliards de livres sterling au pays. Un 8 septembre noir pour les anglais, décès de la reine Elizabeth II. Elle décède ainsi à l’âge de 96 ans, après un long règne. Dix jours de deuil national ont été décrétés générant effectivement une suspension de l’activité politique.
– 20-21 septembre : Liz Truss participe aux travaux de l’AG des Nations Unies, elle s’est envolée en direction de la ville américaine de New York, dans ce qui représente sa première visite à l’étranger en tant que Première ministre, pour participer aux travaux de l’Assemblée générale des Nations Unies, en marge de laquelle elle a rencontré personnellement et pour la première fois le président américain, Joe Biden.
– 23 septembre : Le ministre britannique des Finances, Kwasi Kwarteng, élabore un « mini-budget » qui comporte 45 milliards de livres sterling (50 milliards de dollars) de réduction d’impôts non financés et de majorations énormes de la dette publique, ce qui a provoqué la chute de la livre sterling et des bons du gouvernement britannique.
– 26 septembre : La livre sterling atteint son plus bas niveau face au dollar sur les marchés, avec l’annonce des réductions d’imposition records au Royaume-Uni depuis près de 50 ans.
– 3 octobre : Le gouvernement britannique a annulé des plans de réduction d’impôt sur les hauts revenus, en tant que partie d’une série de réductions non financées, ce qui a provoqué des perturbations sur les marchés financiers et une chute record de la livre sterling.
– 14 octobre : La cheffe du gouvernement britannique Liz Truss limoge son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, sur fond de son « mini-budget » élaboré et qui avait soulevé une tempête de critiques politiques et populaires. Elle avait désigné pour lui succéder Jeremy Hunt, tout en augmentant l’impôt sur les sociétés à 25%.
– 20 octobre : Liz Truss démissionne. Sous la pression provoquée par son programme économique qui a résulté un choc sur les marchés et une fronde d’une partie des conservateurs, Liz Truss annonce sa démission, un peu plus de six semaines après sa nomination.
Parcours politique de Liz Truss
Après avoir achevé ses études secondaires, Liz Truss a rejoint l’Université d’Oxford où elle avait étudié la philosophie, la politique et l’économie, tout en militant dans les rangs estudiantins des Démocrates libéraux, avant de rejoindre le Parti conservateur.
En 2016, elle a été désignée ministre de la Justice au sein du gouvernement de la Première ministre Theresa May, avant d’occuper l’année suivante le poste de vice-ministre du Trésor ; un poste qui lui a permis d’être au cœur du programme économique du gouvernement.
Durant le mandat de Boris Johnson, soit à partir de 2019, Liz Truss a occupé le poste de ministre du Commerce international avant d’être nommée en 2021 au poste de ministre des Affaires étrangères, lorsque Dominic Rennie Raab avait été muté au département de la Justice.
Parmi ses principales positions, notons son appel à la nécessité d’expulser l’ensemble des forces russes après l’invasion militaire de Moscou contre l’Ukraine en février dernier.
De plus, elle avait soutenu les britanniques qui souhaitaient aller en Ukraine pour lutter contre les forces armées russes.
Lors du congrès des Démocrates libéraux en 1994, elle s’était prononcée pour la suppression de la monarchie, lançant : « Nous, les Démocrates libéraux croyons en l’égalité des chances pour tous et nous ne pensons pas que des personnes sont nées pour gouverner ».
Mary Elizabeth Truss, dite Liz Truss, est âgée de 47 ans, elle est née le 26 juillet 1975 à Oxford, une ville britannique située à 90 km au nord-ouest de Londres, en Grande Bretagne.