Le lancement des activités du projet d’appui à l’amélioration de l’aviculture traditionnelle lancée sur l’esplanade de l’hôtel de ville de Kaélé dans la région de l’Extrême-Nord. Le projet mis en œuvre par la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture vise à apporter un horizon nouveau dans la gestion des élevages des poules de races locales. En contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le projet servira de levier à la croissance économique à travers la création d’emplois dans les milieux péri-urbains et ruraux, particulièrement pour les jeunes et les femmes.
L’aviculture traditionnelle revêt une importance considérable dans l’écosystème de la région de l’Extrême-Nord. En 2016, le cheptel national en volaille traditionnelle a été estimée à plus de 21 millions de têtes avec un effectif de près de 7 millions de têtes pour la seule région de l’Extrême-Nord. Si l’aviculture moderne s’est développée ces dernières années au Cameroun, ce n’est pas le cas de l’aviculture traditionnelle. La productivité des élevages avicoles locaux de l’Extrême-Nord reste inférieure aux potentiels réels malgré les interventions des différents acteurs à travers notamment l’amélioration des abris et l’organisation des campagnes de vaccination. Autres causes, on note un taux très élevé de la mortalité due aux principales épizooties (Newcastle et bronchite infectieuse) et des gains de poids très faibles pour les volailles en bonne santé.
Dr Taiga, le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (MINEPIA) a déclaré que les poulets avaient une importance capitale dans l’économie de la population de la région de l’Extrême-Nord : « Ils constituent un moyen de subsistance pour la population, une source de viande et de revenus aux populations des villes et des campagnes, ce projet est une voie de sortie de la pauvreté pour les jeunes et les femmes ».
Quant au représentant de la FAO au Cameroun, Dr Athman Mravili, a reconnu que le secteur de l’élevage offre plus d’opportunités aux populations rurales de ladite région qui est une zone assez menacée par l’insécurité alimentaire : « La filière serait dominée par l’élevage de la volaille traditionnelle avec près de 25,6%, ce qui revêt une importance considérable dans notre économie ».
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un programme de coopération technique financé par le budget du programme ordinaire de la FAO. L’Organisation apportera au Cameroun des expertises multiformes et particulièrement aux services déconcentrés du MINEPIA qui seront étroitement associés à la mise en œuvre des activités sur le terrain. Une attention particulière sera portée aux enseignements de cette phase pilote dont la vocation est de permettre une rapide mise en échelle à court et moyen termes.
Il faut dire que le projet prévoit deux types d’unités destinées à deux catégories de cible, à savoir la première à l’échelle d’une famille pour prendre en compte les conditions de vie relativement pauvres des ménages, la deuxième plus grande pour exploitation d’un troupeau.
La FAO fournira ainsi aux bénéficiaires de ces unités des appuis en aliments, en produits vétérinaires, en matériel d’élevages et bien entendu un accompagnement technique à leur bonne utilisation.
Quant au petit élevage avicole familial, il joue un rôle socio-économique indiscutable en tant que complément alimentaire et source de revenus pour les paysans. Car en réalité, la région de l’Extrême-Nord est l’une des régions qui regorge l’essentiel des matières premières disponible pour la nutrition avicole, on peut citer le maïs, le sorgho, le riz, des sources de protéine (tourteau de coton, farine de poisson et arachide), et de sources de minéraux (calcium et os calcinés). Il existe également un marché florissant qui attire de plus en plus les consommateurs de viande de poules locales ainsi que les œufs de poules et de pintades.
Bon à savoir, au Cameroun le sous-secteur de l’élevage occupe plus de 30% de la population active et contribue à plus de 4% du PIB national selon les statistiques de l’INS de 2016. Malgré son évolution, ce secteur reste caractérisé par des performances encore en deçà de ses potentialités. Cependant ce secteur offre plus d’opportunités aux populations rurales dans les zones soudano-sahéliennes en général et la région de l’Extrême-Nord, malheureusement des zones menacées par l’insécurité alimentaire.