Une mission de la Banque africaine de Développement (BAD) conduite par Pierre Simon More Ndong, ingenieur des transports et les responsables de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) ont effectué une descente sur les sections Ntui-Mankim et Mankim-Meteing. Ce jeudi 20 avril ces experts ont échangé avec le ministre des Travaux publics pour évaluer l’état des travaux sur le terrain.
Plusieurs points abordés sur le tapis de la concertation entre les deux parties : la question relative à la faible mobilisation de l’entreprise CR20, en charge de la construction des sections Ntui-Ndjole et Ndjole-Mankim, la revue des conditions attachées aux prêts actifs, l’examen de l’état d’exécution du programme des activités de l’année 2023, le niveau d’engagement des ressources provenant de chacun des financements, la sous-traitance « illégale » effectuée par la mission de contrôles des travaux et la dévolution des infrastructures socio-économiques en cours d’aménagement.
S’agissant du dernier point sus-évoqué, à savoir la sous-traitance « illégale », il faut relever que certaines infrastructures réalisées dans le cadre des projets connexes, notamment dans la ville de Batchenga, ne sont pas exploitées. Le ministre des Travaux publics a instruit une mission en vue d’identifier ces infrastructures. Il a, concernant la sous-traitance découverte au niveau de la mission de contrôle, instruit des sanctions selon la réglementation en vigueur, avec au préalable, une demande d’information adressée à la mission de contrôle.
Évoquant dans la globalité la situation de la section Ntui-Mankim, plusieurs observations ont été faites. On remarque une faible capacité organisationnelle de l’entreprise, le matériel insuffisant pour l’exécution et l’achèvement des travaux dans les délais, la non mise en œuvre des prescriptions des ordres de service relatifs aux mises en demeure et le risque élevé pour le non achèvement des travaux avant le 31 décembre 2024, date de clôture des accords du prêt de la BAD. Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics a tenu à faire l’historique de ce projet et a précisé que des mesures adéquates soient prises pour garantir la fin du projet dans les délais.
Les responsables de la Banque africaine de Développement ont souligné qu’au niveau de l’exécution actuel du projet, les entreprises capables de réaliser les projets routiers peuvent être identifiées et répertoriées, dans le but d’éviter les attributions qui desservent la mise en œuvre des projets. Le ministre des Travaux publics a souligné dans la même lancée, la nécessité de pré-qualifier les entreprises de BTP pour l’exécution des projets. Le maître d’ouvrage a particulièrement dénoncé la « tricherie » observée autant en ce qui concerne la mission de contrôle, que pour ce qui est de l’entreprise.
Rappelons le, les mises en demeure servies jusqu’ici à l’entreprise ont été non concluantes après évaluation. La mauvaise organisation de l’entreprise CR20 en ce début de saison des pluies commence à préoccuper sur le terrain, en ce qui concerne le maintien de la circulation.
La mobilisation de l’entreprise Sinohydro a été évoqué sur la section Mankim-Meteing et il a à cet effet été relevé que l’entreprise est bien organisée avec un niveau de réalisation actuel de 5%; elle a entamé à la fois les travaux sur l’axe principal et sur la route communale associée à la réalisation de ses prestations.
L’évolution du projet de dédoublement en 2 x 2 voies du tronçon Olembe-Echangeur d’Obala, long de 22 Km qui sera réalisé avec l’appui de la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale, a en outre été questionnée. L’on retient que les offres de pré-qualification ont été déposées le 19 avril 2023 et que les procédures visant à attribuer les travaux vont se poursuivre.
La mission de la BAD était composée, des messieurs More Ndong, Mohamed Coulibaly, Coordonnateur des opérations pays; John Ndikumwani, Ingénieur des Transports; Modeste Tiengni, Spécialiste des acquisitions. Messieurs Serge Nkolo Ngah, Économiste de transport et Clément Beaud, Chef de Division bureau pays, représentaient la BDEAC.
Avant de clôturer les discussions entre les financiers du projet et le gouvernement camerounais, l’exécution des travaux de construction des infrastructures socio-économiques attachées au projet de construction du Pont sur la Cross-river, a été soulevée et le patron des Travaux publics a relevé, pour signaler l’urgence de réaliser ces travaux, la nécessité d’accélérer les procédures d’attribution allant dans le sens du démarrage des travaux. On a donc retenu qu’une stratégie de livraison des travaux de construction de la section Ntui-Mankim, devra être élaborée et adoptée par les acteurs, dans les prochains jours.