La commission de la production et des échanges a présenté le 04 avril dernier le projet de loi n°2018/PJL/AN relatif à la recherche médicale impliquant la personne humaine au Cameroun. C’est l’honorable Emmanuel Pongoh qui a présenté ce rapport au nom de la commission. Projet de loi défendu par le ministre de la santé publique, Manaouda Malachie.
Le projet de loi vise à encadrer la recherche en santé humaine afin d’assurer afin d’assurer la protection des participants à la recherche tout au long des processus de recherche sur les maladies humaines, notamment dans le cadre des essais cliniques et des études interventionnelles. Un projet mis sur pied au regard des insuffisances observées depuis quelques décennies dans le domaine de la recherche en santé humaine au Cameroun. L’adoption de ce projet de loi permettra de disposer d’un cadre juridique sécurisant pour les populations et de garantir la qualité et les normes internationales applicables en la matière.
Pendant le débat sur le projet de loi, quelques députés se sont prononcés. L’honorable Ali Salmana Amadou a saisi l’opportunité de la séance plénière pour exprimer sa pensée au ministre de la santé publique : « L’hôpital régional de Maroua a un manque criard du personnel, la formation hospitalière a besoin de sages femmes, d’infirmiers diplômés d’état, des médecins formés. A titre d’exemple, le plus grand centre hospitalier de l’Extrême Nord n’a pas de spécialistes, dans ses effectifs pas de neurologue, d’ophtalmologue. Les malades sont obligés de se rendre à Garoua pour bénéficier des services de certains spécialistes malgré la pauvreté dans laquelle ils se trouvent. Je sais bien monsieur le ministre que vous avez affecté le personnel médical à Maroua, selon les renseignements reçus, deux personnes ont refusé de prendre fonction pour prétexte qu’il fait chaud et qu’on ne mange que le mil dans cette ville. Que doivent penser les populations diplômées de l’Extrême Nord face à ce mépris? Pourtant ils sont nombreux ces diplômés nordistes bien formés qui ne demandent qu’à se mettre au service de la nation ».
L’honorable Koupit Adamou de l’UDC quant à lui a parlé de son département du Noun, un département vaste avec peu de dispositions logistiques sur le plan sanitaire, manque de scanner. Lorsqu’il y a un accident dans cette localité, il faut parcourir près de 60 km pour arriver à l’hôpital régional de Bafoussam pour trouver un scanner. L’honorable lui a donc posé la question : « Monsieur le ministre à quand pensez vous doter ne serait ce que l’hôpital de district de Foumban d’un appareil scanner? Concernant le projet de loi que vous défendez, j’ai deux remarques à faire. Le projet que vous avez soumis à la primature pour la contractualisation de 20 mille personnels temporaires de votre ministère, j’aimerais savoir la définition que le gouvernement donne pour le personnel sanitaire ».
Voilà entre autres quelques préoccupations des députés adressées au ministre de la santé publique qui a défendu le projet de loi relatif à la recherche médicale impliquant la personne humaine au Cameroun.
Au Dr Malachie Manaouda de déclarer : « Sur la qualité du plateau technique j’ai dit aux députés que le Cameroun peut être fier de la qualité de ces plateaux techniques car le président de la république a pris des dispositions pour que nous n’ayons pas de complexe par rapport aux autres. Ce que nous souhaitons c’est que les camerounais fassent davantage confiance à notre système de santé ».
Au terme de leurs délibérations, les membres de la commission de la production des échanges ont adopté chacun des articles sans amendement, ainsi que l’ensemble du projet de loi relatif à la recherche médicale impliquant la personne humaine au Cameroun.