Durant deux jours, l’Hôpital de Référence de Sangmélima (HRS) a organisé une campagne spéciale de circoncision pour les enfants de 0 à 15 ans. Au total 51 enfants enregistrés et 48 enfants circoncis. Dr Gilles Martin Londji est conseiller médical à l’Hôpital de Référence de Sangmelima, par ailleurs chef service Chirurgie. Le spécialiste de la circoncision fait le bilan de cette campagne.
C’est un homme plutôt ravi que actu24.info rencontre : « Au bout de deux jours de campagne, nous avons au préalable consulté 51 enfants dont l’âge variait entre 15 jours à huit ans, avec trois exclus pour contre-indication et 49 enfants circoncis gratuitement. En effet initialement prévu pour 350 frs de frais à payer pour cet acte chirurgical, nous avons pu rendre ce service aux populations avec la collaboration de l’ONG J.E.R.C qui a contribué en payant les frais de tous ces patients pris en charge au cours de cette campagne encadrée par le Pr Dominique Noah Noah, directeur de l’Hôpital de Référence de Sangmelima. La circoncision consiste en l’exérèse partielle ou totale du prépuce de la verge chez le jeune garçon pour des raisons médicales, esthétiques, culturelles et autres ».
Il n’y a pas d’âge maximum pour la pratique de la circoncision, mais plutôt un âge minimal de deux ans, lorsque l’enfant marche et assure déjà sa propreté pour une meilleure gestion post-opératoire.
Dans certaines communautés, le nouveau-né est circoncis à quelques jours de la naissance. Un acte que le chirurgien déconseille pour la simple raison que la verge n’est pas suffisamment imprégnée de testostérone durant la phase des 23 premiers mois de vie qui correspond au nourrisson et pourrait être préjudiciable dans cet acte qui reste délicat dans sa pratique eu égard à la diversité inter-individuel de l’anatomie de la verge chez le nourrisson. Toutefois, dans certaines régions comme le Centre, le Sud, l’Est, l’on dénombre des enfants qui sont parfois circoncis à l’âge de plus de cinq ans par exemple. L’avantage de cette circoncision tardive est la rapidité de la cicatrisation liée à l’hygiène de l’enfant plus grand.
Au Dr Gilles Martin Londji de poursuivre : « Nous avons défini la circoncision comme un acte non seulement médico-chirurgical mais aussi religieux et culturel. Tout dépend de l’environnement où l’on se trouve. Par contre il y a des indications formelles médico-chirurgicales de la pratique de la circoncision chez l’homme tel que des infections urinaires à répétition du nourrisson un phimosis serré de la verge chez l’enfant pour ne citer que ceux-là. Il faut dire qu’il n’y a pas d’hygiène particulière en dehors de celle habituelle de l’enfant avec les techniques chirurgicales nouvelles de circoncision, et même les soins post-opératoires sont réduits à une évaluation de la plaie du gland trois à quatre jours après l’acte en fonction de chaque praticien ».
Au regard des complications d’une circoncision, elles sont nombreuses allant de la section du gland, de l’infection du site opératoire, des fistules urétro-cutanées, en passant par l’hémorragie post circoncision. La vie sexuelle d’un individu peut-être de mauvaise qualité liée à une complication de circoncision. La prévalence des circoncisions ratées est de l’ordre de 30% liée beaucoup plus à la méconnaissance de la technique d’où la nécessité de vulgariser la formation sur la technique chirurgicale de la circoncision au Cameroun. Il faut reconnaître que plus de 90% de la population camerounaise est circoncis.
En cas de circoncision mal faite, se rendre dans une formation sanitaire de référence dotée d’un plateau technique chirurgical avec un avis d’un chirurgien urologue.