C’est dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes que le réseau des journalistes, Journalists Network for Maputo Action’s Plan (JNMAP) a organisé un point de presse à Yaoundé, au Cameroun pour s’insurger contre le non-respect du protocole de Maputo.
Face à la presse, la présidente de JNMAP, Adrienne Engonno Moussang déclare : « Ce n’est pas la première fois que nous organisons une activité liée au respect du protocole de Maputo. Notre objet n’est pas d’emmener le gouvernement à légaliser l’avortement comme certains le pensent, nous sommes dans un pays laïc. Le Cameroun a signé et ratifié ce protocole, il s’est engagé, il doit donc tout simplement le respecter. La loi camerounaise dit d’ailleurs que l’avortement n’est pas autorisé, mais dans certaines circonstances on peut voir dans quelles mesures pratiquer cela à une personne qui a été victime d’un viol bien que la procédure pour y arriver est longue. Notre plaidoyer s’adresse donc aux décideurs, ceux-là qui pourraient changer la donne ».
Il faut dire que la violence à l’égard des femmes et des filles prend de l’ampleur au fil des jours et est répandue à travers le monde. Cela comprend le viol, la violence domestique et le harcèlement au travail, les abus à l’école, les mutilations génitales féminines et la violence sexuelle dans les conflits armées. Triste constat, cette violence est malheureusement infligée par les hommes pourtant, le droit des femmes et des filles à vivre sans violence est inaliénable et fondamental, il est inscrit dans le droit international des droits de l’homme et le droit humanitaire. Une violence considérée comme l’un des crimes les moins poursuivis bien que l’égalité entre les femmes et les hommes soit garantie dans les constitutions camerounaises, les femmes se voient refuser justice et protection contre la violence. La journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et les 16 jours d’activisme contre la violence sexiste sont commémorés chaque année à travers la planète pour sensibiliser et déclencher des actions contre cette violation omniprésente des droits humains. JNMAP, SOGOC, le ministère de la promotion de la femme et de la famille, et autres structures en sont bien conscients.
La Société des Gynécologues Obstétriciens du Cameroun (SOGOC) se joint ainsi au monde pour mettre en lumière la fin de la violence sexiste et de ses effets néfastes sur la santé de la femme camerounaise.
Selon les statistiques de ONU Femmes, dans le monde 35% des femmes ont subi au moins une fois des violences physiques ou sexuel de la part d’un partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne; en septembre 2020, 48 pays avaient intégré la prévention et la réponse à la violence à l’égard des femmes et des filles à leurs plans de lutte contre la Covid 19 et 121 pays avaient adopté des mesures pour renforcer les services aux victimes de violences durant cette crise sanitaire mondiale; chaque jour 137 femmes sont tuées par leur membre de leur famille; au moins 155 pays ont promulgué des lois sur la violence domestique et 140 disposent des lois sur le harcèlement sexuel au travail pour ne citer que ces cas. Et au regard des avortements non sécurisés, selon les experts en Droit de la Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR) on en compte 25 millions pratiqués chaque année dans le monde.
Du 25 novembre au 10 décembre 2021 « Orangez le monde en mettant fin à la violence à l’égard des femmes maintenant avec JNMAP et SOGOC.