C’était au cours d’une cérémonie officielle de remise des clefs aux acquéreurs des logements du programme gouvernemental de construction de 10 mille logements sociaux et d’aménagement de 50 mille parcelles constructives présidée par le ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, Célestine Ketcha Courtes à Yaoundé, la capitale du Cameroun.
« Comme je l’avais promis, à chaque fois que nous aurons des bâtiments finis, nous allons donner les clefs aux acquéreurs des logements sociaux du programme de construction par les PME camerounaises de 1675 logements sociaux à Yaoundé et à Douala. Ce projet fait partie du vaste programme de construction des logements lancé en 2009 par le Président de la République Paul Biya. Ce programme a déjà enregistré près de 2000 logements dans les villes de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Limbé, Bamenda et Sangmelima dans le cadre du projet réalisé par la coopération sino-camerounaise et de 600 logements dans les villes de Bafoussam, Bertoua, Ebolowa, Ngaoundéré, Garoua et Maroua réalisés dans le cadre du plan d’urgence triennal pour la croissance économique du Cameroun. Le projet de 1675 logements sociaux de Olembe à Yaoundé et à Mbanga Bakoko à Douala a connu des difficultés dans sa mise en œuvre, mais aujourd’hui le gouvernement essaie de trouver des solutions ». C’est en ces termes que la ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU) par ailleurs PCA de la SIC, Société Immobilière du Cameroun s’exprimait lors de la cérémonie de remise des clefs aux acquéreurs de Olembe.
Parmi les problèmes rencontrés, Célestine Ketcha Courtes a relevé la faible capacité technique, financière et managériale de certaines PME locales responsables de la construction de ces logements. Il faut dire que cette situation a entrainé la résiliation de plusieurs contrats étant donné qu’un camerounais d’un niveau moyen ne peut pas dépenser 19 millions de francs cfa pour un T3 ou encore 22 millions de francs cfa pour un T4 et ne pas être satisfait. Mais aujourd’hui les réattributions des contrats résiliés ont permis de livrer les trois premiers immeubles de soixante logements, objet de la remise des clefs de ce mercredi 26 janvier 2022, bien que ces immeubles n’aient pas encore de l’eau et de la lumière, espérons que cela ne va pas tarder. Cette remise de clefs est la deuxième du genre, d’ici quelques mois une autre cérémonie similaire se tiendra à nouveau au camp sic de Olembe. Nous avons pu voir le mécontentement de certains acquéreurs qui résident non loin de ces trois immeubles réaménagés : « Nous vivons ici depuis plus d’un an, cela fait des mois que le gouvernement a promis mettre la peinture sur nos immeubles, rien. Lorsqu’une personne est à l’extérieur elle ne peut même pas imaginer que des personnes habitent dans ces immeubles qui semblent délabrés ». A une autre acquéreuse de déclarer : « Non seulement j’ai dépensé une somme de 19 millions de francs cfa pour être propriétaire d’un T3, mais de plus j’ai dépensé encore 15 millions de francs cfa pour épouser la modernité, imaginez un peu, j’ai refait ma maison, j’ai tout cassé je vous dis bien tout, pour avoir un certain standing, le gouvernement devrait revoir ces prix à la baisse car en réalité ces logements ne sont pas sociaux, ils sont construits pour des personnes aisées. Les entreprises qui ont eu le marché pour la construction ont utilisé du matériau bas de gamme. C’est frustrant de débourser les mêmes sommes et ne pas avoir le même résultat ». Pendant qu’on aperçoit les fenêtres et portes coulissantes dans les trois nouveaux bâtiments, les deux autres immeubles délabrés se contentent des fenêtres avec les nachos et les portes en bois.
Quant aux acquéreurs qui ont reçu les clefs, ils semblaient satisfaits. A la patronne du MINHDU de reconnaître que l’attente a été longue : « Très longue même car dans mon discours je vous ai dit tous les écueils que nous avons traversé pour livrer ce programme gouvernemental de construction des 10 mille logements sociaux et d’aménagement de 50 mille parcelles constructives si cher au Chef de l’Etat. Mais ne dit-on pas en proverbe africain « Mieux vaut tard que jamais ».
Aujourd’hui les 60 acquéreurs peuvent sourire et jouir de leur demeure après de longues années d’attente. Tant qu’on vit il y a de l’espoir.