La dédicace du livre intitulé « Crise anglophone au Cameroun – L’urgence d’un compromis historique » a eu lieu mercredi dernier dans la salle de convivialité du musée national à Yaoundé, au Cameroun. L’auteur Hugues François Onana, journaliste principal Hors Echelle, titulaire d’un DEA en Science Politique et d’un doctorat PHD en Sociologue écrit ainsi son sixième ouvrage. Ouvrage publié par les Editions Dinimber et Larimber en partenariat avec les éditions Renaissance Africaine.
Durant deux heures, l’écrivain prolixe voire prolifique a relaté les contours du problème anglophone qui semble constituer la pomme de discorde entre les autorités légales et la mouvance sécessionniste. Sur le panel pour entretenir le public curieux, Chetah Bile journaliste à la CRTV était la modératrice, Daniel Nadjiber le promoteur des Editions Dinimber & Larimber par ailleurs ingénieur économiste, le représentant du ministre des Arts et de la Culture.
Hugues François Onana est clair : « Les velléités séparatistes de certains groupes localisés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont créé au Cameroun depuis 2017 une crise sécuritaire aigue. Sur la base des revendications corporatistes mises en avant par les avocats et les enseignants, certains entrepreneurs politiques ont cru devoir récupérer un mouvement social légitime sous quelques aspects, pour en faire un outil de lutte en vue de la sécession dans le NOSO (Nord-Ouest, Sud-Ouest) ». C’est pour cette raison que l’homme originaire du département de la Lékié dans son ouvrage découpé en cinq parties parle des protagonistes de la crise anglophone à la lumière du concept d’Etat, en passant par la colonisation allemande à l’indépendance ; de l’indépendance et la réunification, facteurs d’unité et de cohésion de la nation. L’auteur nous fait revivre la crise sécuritaire dans les régions anglophone, la montée des périls et s’interroge sur la nature du conflit dont ces régions sont à la fois le théâtre et l’enjeu.
Les personnes venues nombreuses à cette dédicace pour se procurer l’ouvrage ont posé bon nombre de questions et se sont demandés si cette guerre finira réellement un jour. En réalité en 186 pages, l’auteur propose une clef d’explication de la crise anglophone car on ne saurait épiloguer sur une guerre dont on ne connait que superficiellement les protagonistes.
Daniel Nadjiber, promoteur des Editions D&L intéressé par le sujet de Hugues François Onana a accepté de publier son ouvrage : « Le sujet m’intéresse car en tant que camerounais la guerre nous touche, la guerre a baissé le pouvoir d’achat des camerounais, je suis un entrepreneur. Lorsque le pouvoir d’achat des camerounais baisse, cela veut dire que je ne peux pas vendre, j’ai des livres en langue anglaise qui ne peuvent pas se vendre dans le NOSO à cause de la guerre. Je souhaite qu’il y ait une solution pour ramener la paix sociale à travers un compromis afin de permettre au Cameroun de reprendre son train de développement, économique et social et je serai soulagé, je serai très content de faire partie de ceux qui ont contribué à ce compromis, c’est pour cette raison que je n’ai pas hésité à publier cet ouvrage ».
C’est sur un sentiment d’optimisme que le débat s’est achevé. Le journaliste principal Hors Echelle cible l’élite anglophone, les organisations internationales, les sécessionnistes, le président de la république du Cameroun pour mettre véritablement fin à la guerre, il lance un appel aux autorités religieuses, il pense aussi que le chef de l’Etat en tant que chef des armées peut mettre fin à cette guerre, l’Etat a les moyens de le faire, mais le président de la république a choisi la voie de la négociation. Cette guerre couterait un milliard de fcfa par jour à l’Etat du Cameroun, dépenses humaines, financières et psychologiques et il est temps que cela cesse selon Hugues François Onana, un homme rigoureux, exigeant et ponctuel d’après son éditeur.
L’ouvrage de Hugues François Onana est une véritable œuvre à déguster où les questions de gouvernance, d’équité de bilinguisme et de multiculturalisme sont mises en exergue et il espère que le président de la république du Cameroun Paul Biya finira par poser un acte politique symbolique pour mettre fin à cette guerre qui a déjà trop duré.