La cinquième session du comité national s’est tenue ce 21 avril 2022 à Yaoundé. Les travaux ont permis aux participants de dresser le bilan de leurs actions réalisées ou entreprises au cours de l’année 2021 et de formuler des perspectives pour un renforcement de leur stratégie pour plus d’efficacité.
Le travail des enfants est un fait social mondialement reconnu, les enfants interviennent souvent dans plusieurs secteurs d’activités comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, le travail domestique, les services, le commerce, les bâtiments et travaux publics, les industries, les mines pour ne citer que ces secteurs.
Au Cameroun, l’enquête nationale sur le travail des enfants réalisés en 2007 par l’Institut National de la Statistique (INS) révèle qu’en moyenne 27,9% d’enfants de 5 à 17 ans étaient astreints aux travaux à abolir, soit près d’un million sept cent mille enfants, 4,4% des enfants de la même tranche d’âge, soit plus de 266 mille enfants effectuaient des travaux dangereux.
Ce n’est pas par hasard que le gouvernement s’est engagé à éradiquer le phénomène par une réponse multisectorielle axée sur des stratégies d’action concertées et appuyées par des partenaires au développement à l’instar de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Mais jusqu’à ce jour, le gouvernement semble peiner pour atteindre ses objectifs, c’est tous les jours que nous rencontrons les enfants de 4 à 7ans dans les marchés qui vous proposent des vivres et autres marchandises. On comprend donc que le comité national de lutte contre le travail des enfants mis en place par le premier ministre camerounais le 23 juin 2020 a fort à faire.
Au cours de cette cinquième session de ce comité, il a été question de mettre en application le texte créateur du comité invitant l’organisation des sessions de cette instance. Session essentiellement consacrée à l’évaluation des résultats enregistrés depuis la tenue de la session de plein droit en novembre 2020 sur la mise en œuvre du PANETEC, le Plan d’Action National pour l’Élimination des pires formes de Travail des Enfants, et sur d’autres activités annexes à la lutte contre ce fléau.
Pour le ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, Grégoire Owona qui présidait les travaux du comité national de lutte contre le travail des enfants, cette 5ème session constitue un témoignage incontestable d’une prise de conscience forte et responsable des pouvoirs publics face à la nécessité d’engager des actions dynamiques pour prévenir le travail des enfants. Au ministre Grégoire Owona de poursuivre : « Selon les récentes estimations contenues dans le rapport des données statistiques de l’OIT publiées en 2020, environ 160 millions d’enfants sont impliqués dans le travail des enfants dans le monde. Un chiffre qui justifie l’ampleur du combat que nous devons mener face à la persistance de cette pratique avilissante qui s’inscrit en marge de la législation nationale et de nos engagements internationaux ».
Au terme de ces assises, les recommandations de la session de 2020 ont été rappelées; la mise en œuvre des axes stratégiques du PANETEC en 2021 par les administrations ainsi que les résultats obtenus ont été présentés puis les recommandations pour l’intensification de la mise en œuvre du PANETEC ont été formulées.
Signalons que les travaux de ce comité se sont tenus à la veille de la 5ème Conférence Mondiale pour l’Élimination du Travail des Enfants qui se tiendra du 15 au 20 mai 2022 pour la toute première fois dans le continent noir, précisément en Afrique du Sud.