Lors du premier congrès africain sur le bambou et le rotin qui se tient au Cameroun, actu24.info a rencontré parmi les exposants deux vanniers. Deux artisans chargés de confectionner des objets décoratifs ou utilitaires à l’aide des tiges fines et flexibles choisies en fonction de l’effet recherché en mettant en œuvre des techniques spécifiques, leur savoir-faire.
Le rotin aussi appelé rattan, est une matière naturelle produite par différentes plantes de type palmier, originaires d’Asie, principalement sud et sud-est. Les lianes de rotin sont composées de plusieurs fibres entrelacées qui peuvent atteindre plusieurs dizaines voire une centaine de mètres de long. Alors que Zipporah Musau pense que le bambou est une source de revenus et de création d’emplois qui permet aussi de protéger l’environnement, c’est une plante merveilleuse aux vertus uniques. Pour les agronomes, elle permet de lutter contre la dégradation des paysages ; pour les économistes elle est un futur « or vert ».
Devant son stand, Godwin Lekuama Ketuafor arbore une jacket et un chapeau en rotin. Il vient de Limbe de la région su Sud-Ouest du Cameroun. Sur sa table, pas mal d’objets, un thermos estimé à 50 mille fcfa, une mallette estimée à 75 mille fcfa. On peut également trouver des objets à 2000 fcfa. Bamboo Magic est son nom d’artisan : « Pour fabriquer ces différents objets, j’utilise le bambou, le raphia et le rotin. Je fabrique les objets de décoration, des vêtements, la liste est longue. Pour fabriquer des chaussures, je peux le faire en 7 jours, la mallette et le trophée de la coupe du monde en un, deux mois, je les fabrique avec mes mains ». Enseignant de mathématiques au lycée classique de Limbe, la vannerie est une passion pour lui, c’est depuis 1999 qu’il exerce cette activité. Marié et père de trois enfants, l’homme de 50 ans arrondit bien ses fins de mois.
L’artiste Douceur Décor vient de Bafoussam dans la région de l’Ouest, il fait dans les objets en rotin et le bambou de Chine depuis 2014 soit huit ans aujourd’hui : « Chez moi s’est inné, je fabrique les chaises royales en bambou de Chine, les petits supports de décoration maison, les pots de fleurs, les fleurs en fibre de raphia, je fais également les chapeaux en corde de bananier, les prix sont accessibles. A partir de 500 fcfa vous pouvez avoir un objet, les chaises royales ont des prix qui varient de 80 mille à 120 mille fcfa. Les difficultés, il y en a, elles sont nombreuses, on peut parler de moyen de transport, aller en brousse chercher les produits pour les apporter à l’atelier ce n’est pas évident. On a besoin de plus d’espace pour exercer notre activité, besoin d’entrepôt pour stocker la marchandise qui doit être à l’abri des intempéries, besoin des machines pour mieux travailler les objets afin qu’ils soient plus fins ; qu’ils aient les normes internationales ».
Le congrès africain sur le bambou et le rotin permet aux artisans de mettre en exergue leurs produits, démontrer leur savoir-faire. Toutefois ces vanniers souhaitent avoir le soutien du gouvernement, qui peut les aider avec les machines dans l’optique de former les jeunes pour qu’ensemble ils exploitent la nature pour lutter véritablement contre la pauvreté.