• novembre 4, 2024
  • Last Update novembre 3, 2024 5:12 pm
  • yaoundé

THÉ POLITIQUE ENTRE LES JOURNALISTES ET LES LEADERS DES ORGANISATIONS DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP

THÉ POLITIQUE ENTRE LES JOURNALISTES ET LES LEADERS DES ORGANISATIONS DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP

Un vendredi matin à Yaoundé pour échanger sur les stratégies pour faciliter l’accessibilité de l’information et de la communication, tout en améliorant la visibilité des personnes handicapées. Thème du THE POLITIQUE : « La participation des personnes handicapées à la vie politique et publique au Cameroun » entre les journalistes et les leaders des organisations des personnes handicapées. Une initiative du réseau national des organisations de promotion et de l’inclusion des personnes handicapées au Cameroun, du Club des journalistes politiques du Cameroun et de l’appui technique et financier de Sightsavers.

Les journalistes camerounais devraient pouvoir traiter les sujets sur l’approche handicap sans état d’âme, malheureusement au sein des rédactions, le sujet semble peu intéressant. Le constat est clair, la participation des personnes handicapées à la vie politique et publique reste marginale en dépit de leur volonté manifeste de participer en tant que acteurs dans la gestion des affaires publiques et la gouvernance locale. Sur près de 11000 mille conseillers municipaux à travers le Cameroun par exemple, on compte seulement 12 conseillers municipaux en situation de handicap, un chiffre qui inquiète pourrait-on dire. Julien Nga est conseiller municipal du parti RDPC à Monatélé, enseignant de formation, par ailleurs chef traditionnel de 3ème degré, a fait une présentation axée sur : « Les enjeux de la participation des personnes handicapées à la gestion des affaires publiques », selon lui, la participation des personnes handicapées à la vie politique est restreinte : « Nous n’avons pas encore atteint la vitesse de croisière du fait d’un certain nombre de préjugés. Il y a le regard social qui n’aide pas beaucoup, certains préfèrent rester dans leur coin parce qu’on leur a fait croire qu’ils sont inutiles. Mais au-delà des préjugés, le problème  essentiel est l’éducation. L’éducation est la clef qui ouvre l’esprit et qui permet aux individus de comprendre un certain nombre d’enjeux car la majorité des personnes handicapées ne sont pas parties à l’école. C’est pour cette raison que peu d’entre elles ne comprennent pas la nécessité de s’engager en politique, d’être électeur, d’envisager être éligible, d’où une sensibilisation s’impose pour emmener les personnes non valides à s’inscrire sur les listes électorales car c’est la clef pour être électeur ou éligible ».

La tenue du THÉ POLITIQUE visait ainsi à sensibiliser les journalistes sur la prise en compte de l’approche handicap dans le traitement des différents sujets relatifs aux processus démocratiques. Cela a également été une occasion de faire un round up de la promotion et la protection des droits des personnes handicapées au Cameroun.

Pour la directrice exécutive de la Plateforme Inclusive Society for persons with disabilities, Emmanuelle Tchotchom pense que le gouvernement a encore beaucoup à faire pour la promotion et la protection de leurs droits : « Dans le cadre de la scolarisation, parlant des actions gouvernementales, nous avons 68 écoles pilotes inclusives, c’est déjà bien, il y a la prise en compte des personnes handicapées au niveau de la fonction publique, il y a eu un récent arrêté pour la dispense d’âge des personnes en situation de handicap. Il faut dire cependant qu’il y a beaucoup de violations concernant la prise en compte des personnes handicapées pour la participation politique qui reste encore un grand défi, nous avons peu de personnes qui militent dans des formations politiques, un bon nombre d’électeurs mais peu de personnes ont la posture d’être éligibles. En 2018, on compte 34 000 personnes inscrites sur les listes électorales alors qu’en 2011, on en comptait 8000 ».

Parmi les participants à ce THÉ POLITIQUE, un déficient auditif, non seulement il ne parle pas, mais n’entend pas. Marcellin Atangana évoque ces difficultés à travers une dame maitrisant le langage des signes : « Nous les personnes malentendantes avons de difficultés de communication, si nous ne pouvons pas communiquer, c’est difficile d’accéder à l’éducation, à l’emploi, à la santé, à l’information. Le gouvernement doit véritablement accompagner les personnes handicapées spécialement les sourds, encourager le programme de la langue des signes et les centres de formation, recruter les interprètes dans les médias, mais surtout prendre en compte tout type de handicap ».

Après deux heures d’échanges, les connaissances des participants ont été améliorées sur la notion du handicap ; les options et les stratégies d’inclusion de l’approche handicap ont été identifiées puis les différents textes juridiques de promotion et de protection des droits des personnes handicapées ont été présentés.

Un débat enrichissant nous révèle le secrétaire général du Club des journalistes politiques du Cameroun, Yannick Assongmo Necdem : « On a besoin des médias pour porter les plaidoyers auprès des pouvoirs publics car les questions d’inclusion des personnes handicapées au Cameroun relèvent essentiellement des missions régaliennes de l’État. L’État est ainsi interpellé pour que les personnes en situation de handicap se retrouvent à leur place, participent à la société, à la vie politique de la société camerounaise, participent à la vie politique comme les électeurs, comme des candidats ayant des droits et des devoirs à part entière comme tous les autres candidats, mais aussi avoir des droits liés à leur situation ».

Les journalistes ont donc le devoir de produire les contenus sur des sujets axés sur le handicap. Si cette couche sociale est marginalisée, voire stigmatisée, les hommes de divers médias ont la responsabilité de mettre en exergue leurs compétences afin qu’elles puissent être considérées à leur juste valeur. Être une personne à mobilité réduite est loin d’être une fatalité, respectons leurs droits afin qu’elles soient véritablement épanouies dans la société.  

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