C’est l’objet de la conférence internationale que la COMHAFAT, la Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les États Africains Riverains de l’Océan Atlantique, en partenariat le Réseau Africain des Instituts de Recherche Halieutique et des Sciences de la Mer, a organisé à Casablanca au Maroc, les 7 et 8 novembre 2023 sur le thème : « Les Océans en Péril : Agir Contre la Pollution Plastique Mondiale ».
La conférence de Casablanca a réuni des experts internationaux de haut vol, des chercheurs, des représentants des gouvernements des pays membres, ainsi que des acteurs de la société civile, qui ont partagé leurs connaissances, leurs idées et leurs expériences dans la lutte contre la pollution plastique. Les participants ont ainsi échangé sur la mise en place d’une action concertée et globale pour protéger les océans contre la pollution plastique, véritable menace sur les ressources halieutique.
En effet, l’impact de la pollution plastique sur les animaux marins réduit considérablement la biodiversité des océans, d’où la formulation de quelques recommandations à l’issue de la Conférence de Casablanca pour lutter efficacement contre la pollution plastique et préserver les océans :
- Le renforcement des réglementations nationales et régionales pour réduire la production, la distribution et l’utilisation de plastique à usage unique, et des sanctions appropriées pour les entreprises qui ne respectent pas les normes environnementales ;
- L’interdiction des plastiques à usage unique tels que les sacs en plastique, les pailles et les gobelets, et la promotion des alternatives durables par les gouvernements ;
- La promotion du recyclage avec un accent sur l’éducation du public, la collecte sélective des déchets et la création de centres de recyclage accessibles ;
- La réduction de la production de plastique avec l’imposition des quotas de production de plastique aux entreprises et le développement de matériaux alternatifs et biodégradables ;
- Le renforcement des sanctions pour la pollution marine par l’application plus stricte des sanctions et des amendes dissuasives pour les entreprises et individus qui déversent des déchets plastiques dans les océans ;
- Le financement de la recherche et de l’innovation ;
- Le soutien financier et institutionnel aux initiatives communautaires de nettoyage des plages et de gestion des déchets plastiques ;
- L’engagement de la responsabilité des entreprises dans la gestion des déchets plastiques générés par leurs produits tout au long de leur cycle de vie ;
- La mise en place des campagnes de sensibilisation massives pour éduquer le public sur les dangers de la pollution plastique et les moyens de la réduire ;
- Le renforcement de la collaboration internationale pour élaborer des accords mondiaux contraignants visant à réduire la pollution plastique ;
- L’encouragement à l’innovation à travers des incitations financières aux entreprises qui développent des solutions innovantes pour réduire la pollution plastique ;
- La certification éco-responsable à travers un système de certification pour les produits éco-responsables, permettant aux consommateurs de faire des choix plus durables ;
- L’éducation continue à travers la sensibilisation à la pollution plastique et à la préservation marine dans les programmes éducatifs à tous les niveaux, de la maternelle à l’université ;
- La participation citoyenne et l’encouragement des citoyens à s’engager activement dans des actions de nettoyage des plages, des rivières et des milieux marins, et à signaler les sources de pollution plastique ;
- La coordination à l’échelle continentale à travers la création d’un mouvement continental pour la lutte contre la pollution plastique, impliquant les individus, les communautés, les gouvernements et les entreprises ;
- Le suivi et évaluation réguliers par les gouvernements et les organisations qui doivent mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation pour mesurer les progrès réalisés dans la réduction de la pollution plastique et s’assurer que les objectifs sont atteints.
Il s’agit à présent de mettre en œuvre toutes ces belles recommandations pour sauver les océans et les mers de cette pollution plastique.
L’Observatoire des Médias pour une Pêche Durable en Afrique (OMPDA), invité à la Conférence de Casablanca, était représenté par Cristobalina Abua, journaliste à la Radio et télévision nationale de la Guinée équatoriale et membre de l’Observatoire. L’OMPDA s’engage à soutenir les efforts visant à sensibiliser le public, à mettre en œuvre ces recommandations par une communication accrue encourager pour la lutte contre la pollution plastique et donc la promotion d’une pêche et d’une aquaculture/pisciculture durables en Afrique.
Le Cameroun, selon le ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable, produit 600 000 tonnes de déchets plastiques chaque année ; déchets qui s’entassent dans des décharges sauvages et qui viennent polluer les cours d’eau
Créé en 2003 sous l’égide de la COMHAFAT, le Réseau Africain des Instituts de Recherche Halieutique et des Sciences de la Mer (RAFISMER) promeut la coopération, la solidarité et la synergie d’action entre les institutions de recherche des vingt-deux (22) États membres de la COMHAFAT. La finalité de son action est de contribuer à catalyser et à harmoniser l’action des institutions de recherche des pays membres pour satisfaire aux exigences nationales et régionales en matière de connaissance scientifique et de produits et services opérationnels, pour des politiques de gestion des ressources halieutiques et des écosystèmes marins partagés, basés sur des fondements scientifiques.
Léon Bernard Gara