La Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) coorganise avec la République Démocratique du Congo un Forum régional sur l’entreprenariat féminin en Afrique Centrale qui se tiendra du 09 au 11 juin 2022 à Kinshasa en République Démocratique du Congo sous le thème : « Appui à l’installation, l’accompagnement et la dynamisation du réseau des femmes entrepreneures de la CEEAC ».
Le Forum qui ouvrira ses portes dans quelques jours a pour objectif de promouvoir l’entreprenariat féminin et de soutenir la mise en place d’un réseau régional des femmes entrepreneures de l’Afrique centrale en facilitant surtout des consultations avec des femmes entrepreneures de la région CEEAC et les experts des Etats membres de la CEEAC pour collecter des informations pouvant aider à la formulation d’une stratégie pour le développement de l’entreprenariat féminin puis donner l’opportunité aux réseaux des femmes entrepreneures, de partager leurs expériences en identifiant les défis, les opportunités de collaboration ainsi que les leçons de bonnes pratiques à répliquer dans la région CEEAC. La rencontre de haut niveau réunira des femmes entrepreneures à l’instar de la présidente de l’Association Bayam Salam du Cameroun (ASBY), le Réseau des Femmes commerçantes du Cameroun Marie Mbala Biloa et des personnes influentes du continent.
Malgré les dispositions relatives à l’intégration du genre et des efforts déployés, des inégalités et des disparités entre les hommes et les femmes subsistent dans la sous-région, y compris dans le domaine de l’entreprenariat. Il faut dire que les femmes continuent de subir des discriminations concernant par exemple la formation et le financement pour le développement de leurs entreprises. La Banque Africaine de Développement (BAD) estime du reste qu’il existe un écart de financement d’environ 42 milliards de dollars, soit 24750 milliards de francs cfa entre les hommes et les femmes entrepreneures en Afrique. Sur les 725,6 millions de dollars soit près de 400 milliards de francs cfa de financement capital risque qui ont été investis sur le continent africain en 2018, seuls 2% ont été octroyés à des entreprises détenues ou dirigées par des femmes. Autre défi qui empêche les femmes entrepreneures de prospérer est le manque ou l’insuffisance de réseautage, pourtant le réseautage est indispensable pour avoir de nouvelles idées et nouer des partenariats d’affaires. En Afrique centrale, les femmes représentent 51% de la population et sont à la base de l’alimentation familiale.
Reconnaissant donc le pouvoir stratégique des femmes dans la transformation des économies nationales, ainsi que leur potentiel dans le développement des entreprises, la Commission de la CEEAC, avec le soutien du PNUD, envisage développer une stratégie régionale pour le développement de l’entreprenariat féminin en Afrique centrale. Pour lancer le processus, la Commission de la CEEAC, voudrait mobiliser les femmes entrepreneures ainsi que les autres parties prenantes dans une consultation sous régionale pour recueillir des informations pouvant servir de base à la formulation de la stratégie et posera également les premiers jalons sur la mise en place d’un réseau régional des femmes entrepreneures de la CEEAC.
Ce n’est pas par hasard que l’Association des Bayam Salam du Cameroun, association d’utilité publique nationale et à la Diaspora a été invitée. Association qui regroupe plus de trois millions de membres avec tous les acteurs qui interviennent dans le secteur agro-pastoral halieutiques et artisanale. Pour la présidente fondatrice de l’ASBY, Marie Mbala Biloa c’est une première d’être aux côtés de grands experts : « C’est un fait inédit pour l’Association des Bayam Salam du Cameroun. Auparavant laissées pour compte, considérées comme des personnes illettrées, aujourd’hui le fait que je sois invitée par la CEEAC en tant que panéliste ne peut que me réjouir, je comprends que l’ASBY a beaucoup à apporter pour le développement de l’entreprenariat féminin ».
La CEEAC a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes à travers les articles 78 et 79 du Traité révisé de la CEEAC. En effet, les Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (Angola, Burundi, Cameroun, République de la Centrafrique, Congo, République Démocratique du Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Rwanda, Sao Tomé et Principe et le Tchad) ont adopté des politiques et adhéré aux instruments et mécanismes internationaux pour la promotion de l’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes. Les membres de la CEEAC sont conscients de l’intérêt de l’intégration du genre dans les programmes et politiques, c’est pour cette raison qu’ils ont adhéré aux instruments et mécanismes internationaux pour la promotion de l’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes.
La Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) est une organisation internationale créée le 18 octobre 1983 pour le développement économique, social et culturel de l’Afrique en vue de la création des structures régionales pouvant progressivement aboutir à un marché commun. Son but est d’assurer l’autonomie collective, de relever le niveau de vie de ses populations et de maintenir la stabilité économique grâce à une coopération harmonieuse. En clair, l’objectif final est la création d’un marché commun pour l’Afrique centrale.