C’est à la faveur de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse célébrée le 03 mai de chaque année. Pour cette édition 2022, DEFYHATENOW une initiative allemande soutenue par Civic Watch au Cameroun, a organisé ce 06 mai un partage d’expériences et de bonnes pratiques sur l’exercice du métier de journaliste par les femmes dans un restaurant de la place à Yaoundé, la capitale du Cameroun.
Deux femmes spéciales ont tenu le haut du pavé pendant ce After Work. Marie Françoise Ewolo Biloa et Dora Shey sont deux femmes journalistes exerçant à la CRTV. Déjà 28 ans qu’elles sont sur le terrain, de la présentation des journaux à la réalisation des reportages, ces deux valeureuses dames ont raconté leurs parcours professionnels en évoquant bien évidemment les difficultés rencontrées entre collègues. C’était face à des femmes journalistes plus jeunes très attentives à leurs propos qui n’ont pas manqué de poser des questions dans l’optique de voir comment elles pourraient évoluer dans cette profession. Comment manager vie professionnelle et vie privée, comment organiser leur emploi du temps, comment réagir face à certaines attaques violentes des collègues, bref tout a été dit pour pratiquer aisément le métier de journaliste en tant que femme. On le sait, au sein des rédactions, les femmes sont souvent négligées, on leur confie des reportages en santé, société, faits divers, environnement, alors qu’il y a des actualités en politique, économie, sport, des analyses qu’on pourrait leur confier. C’est pour cette raison que ces icones de la profession ont recommandé, humilité, assiduité, persévérance, ne pas répondre aux attaques violentes par la violence, bref savoir où l’on va pour progresser.
Ce n’est pas par hasard que DEFYHATENOW a décidé de réunir en une soirée les femmes journalistes venant de trois associations féminines. Selon Honourine Kanda, Community Manager Civic Watch : « Nous avons réalisé que la presse est un canal important pour partager l’information, surtout sur les réseaux sociaux, étant donné que notre initiative est basée sur les réseaux sociaux. Nous travaillons pour éradiquer les discours de haine en ligne et hors ligne. Les femmes font partie des personnes qui peuvent partager leurs expériences, emmener certains individus à éradiquer la haine. Nous avons donc pensé que pour commémorer la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, il était important d’organiser un partage d’expériences pour les jeunes journalistes qui viennent de commencer leur carrière, comment créer les contenus en ligne pour promouvoir la paix et non la haine. Le cas de la crise dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, en clair les journalistes doivent prôner la paix quel que soit la situation conflictuelle existante dans un pays ».
D’après Marie Françoise Ewolo l’une des stars du jour : « Cet after work a été très utile, très édifiant, selon moi ce sont des occasions à multiplier déjà pour se connaître, pour s’ouvrir, pour savoir les parcours des unes et des autres. Il ne faut pas baisser les bras, l’environnement médiatique est très diversifié en ce moment, il est rude pour les femmes, nous devons nous battre pour pouvoir asseoir notre notoriété, notre professionnalisme, nous devons être conquérantes, nous avons du mérite, nous sommes intelligentes, nous avons de la ressource pour cela. Je pense que la rencontre d’aujourd’hui doit nous servir de boussole pour qu’on puisse aller de l’avant ».
Une belle initiative donc de DEFYHATENOW appréciée par les femmes journalistes qui espèrent que ce genre de rencontres va se répéter.
Il faut dire que la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse édition 2022 qui avait pour thème : « Le journalisme sous l’emprise du numérique » sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse qui constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle. Selon le bilan de RSF Reporters Sans Frontières, on constate une augmentation de 35% du nombre de femmes journalistes en détention arbitraire en fin 2020, 42 d’entre elles sont privées de liberté contre 31 il y a un an.