Le Pr Emmanuel Eroume A Egom, agrégé en médecine, cardiologue et maître de recherche à l’Institut de Recherches Médicales et d’Etudes des plantes médicinales (IMPM), de nationalité camerounaise, a présenté ce 17 juin 2022 à Yaoundé, au Cameroun, le Brevet d’Invention sur le traitement de l’hypertension pulmonaire.
Avec tact, précision et parfois réponses trop longues, le clinicien Emmanuel Eroume A Egom a essayé de répondre tant bien que mal à toutes les questions posées par les journalistes, médecins et autres personnes curieuses. En fait c’est dans le cadre de sa fondation ECTRS ( Egon Clinical & Translational Research Services), la société de recherche clinique et translationnelle dédiée aux projets de recherche innovants, y compris la découverte, le développement et la commercialisation des produits que le Pr Eroume entame ses recherches dans l’optique d’apporter des réponses au besoin dans le traitement et la prévention de l’hypertension artérielle pulmonaire.
L’hypertension pulmonaire est une maladie caractérisée par un dysfonctionnement vasculaire pulmonaire empêchant le sang de circuler normalement dans les poumons, en raison d’un rétrécissement des artères pulmonaires. Il en résulte une pression sanguine élevée dans les poumons, faisant en sorte que le cœur travaille davantage pour amener le sang vers les poumons.
Cette maladie peut frapper n’importe qui, quel que soit son âge, son sexe, son origine sociale ou ethnique. L’un des symptômes courants de l’hypertension pulmonaire est l’essoufflement, d’autres symptômes peuvent être la fatigue constante, les étourdissements, en particulier quand on monte les escaliers, l’évanouissement.
Selon le Pr Emmanuel Eroume A Egom, l’hypertension pulmonaire est la manifestation d’une maladie sous-jacente : « Une femme enceinte atteinte de l’hypertension artérielle sévère est en danger, le tiers des femmes s’en sort. C’est une maladie mortelle et dévastatrice, 80% des personnes atteintes vivent à revenus moyens voire faibles et sont en Afrique. Si le patient vit aux Etats-Unis il devra dépenser 500 mille francs cfa par mois pour se soigner. Si on l’hospitalise, pire 28 millions de francs cfa à débourser. En réalité l’hypertension pulmonaire est un réel problème de santé publique majeur dans le monde ».
Les thérapies standard disponibles sur le marché procurent un soulagement symptomatique et améliorent le pronostic, mais ne parviennent pas à rétablir l’intégrité vasculaire pulmonaire structurelle et fonctionnelle comme base pour la libération à long terme des personnes. La présente invention repose ainsi sur l’observation qu’une perte de fonction ou des mutations du gène codant le récepteur du peptide natriurétique de type C (NPR-C), ou l’inhibition de la voie du NPR-C, peut conduire au développement de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). L’invention propose donc une méthode consistant à utiliser des analogues synthétiques de la voie du NPR-C, précisément le facteur natriurétique auriculaire de type C synthétique ou des intermédiaires ou des modulateurs de la voie du NPR-C comme agents de lutte contre les vasculopathies pulmonaires.
Le principal avantage clinique de l’invention est qu’elle peut être capable de fournir une réduction maximale de la pression artérielle pulmonaire sans altération de la pression artérielle systémique. Ceci est un contraste direct avec les médicaments actuellement utilisés, mais de façon restreinte en raison de leurs effets secondaires parfois graves ou de leurs modes d’administration compliqués. L’invention pourrait donc être plus efficace et sûre en agissant et en renforçant les mécanismes de défense naturels de l’organisme protecteur contre une élévation de la pression artérielle pulmonaire.
Pour l’heure le Pr Emmanuel Eroume A Egon est encore à la phase des études cliniques, une molécule qui sortira bientôt, mais il est question de développer d’autres molécules semblables, évaluer la dose pour que le traitement soit véritablement efficace. Son souhait est que le gouvernement le soutienne afin que le traitement de l’hypertension pulmonaire soit accessible à tous les camerounais bien que le projet soit en cours de concrétisation.