• janvier 26, 2025
  • Last Update janvier 24, 2025 2:36 pm
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Edouma a mal à son développement

Edouma a mal à son développement

Edouma, localité située à 6km d’Akonolinga dans le département du Nyong et Mfoumou, région du Centre au Cameroun est un village qui a soif à son développement. Edouma est dans la chefferie Melamsoumou un groupement qui a en son sein plus de 20 villages. Actu24.info va à sa découverte.

C’est un pur-sang d’Edouma, un « SSO », un prince héritier, par ailleurs pasteur de l’Eglise Presbytérienne du Cameroun (EPC). Simon Pierre Ossimba raconte la petite histoire du village Edouma à actu24.info : «  Edouma a été créé vers 1950. Le site étendu de la préfecture de la ville d’Akonolinga à la scierie était occupé par les « SSO ». Avec l’arrivée des allemands, ils ont dû céder ce site parce que les colons l’ont trouvé approprié à leurs besoins, ils se sont repliés à Melane, une fois à Melane au niveau de l’actuelle EPC, les français sont arrivés et ont pris le village qui suivait Megana. Les « SSO » se sont sentis à l’étroit, entre l’ancien site abandonné aux colons et le village suivant pris par les français pour la création d’une plantation industrielle de café. Ils ont donc conclu que les blancs voulaient les prendre en étau, d’où leur direction à Edouma en 1945 où l’on retrouvait les oncles des chefs de l’époque ».

Edouma regroupe environ 500 personnes, en réalité Edouma est un hameau qui abrite la chefferie, le village s’appelle Melane, il s’étend de la fin du quartier haoussa au fleuve Nyong, situé à 3 km du centre-ville de Akonolinga. Les sites touristiques il y en a, à Evouga par exemple, il y a un chalet communal sur une élévation au bord du Nyong où les touristes européens chassent les sarcelles, les canards d’eau, c’est un bâtiment en bois sur piloris et le palais qui abrite la chefferie supérieure Edouma.

Le Palais de la Chefferie Supérieure d’EDOUMA

Depuis des décennies, Edouma a mal à son développement, bon nombre de maux minent le village, à savoir sur le plan social, un manque criard d’infrastructures de base dans le domaine de l’éducation, de la santé. Ajouter à cela, le problème des routes, il est difficile pour les riverains d’écouler leurs marchandises, les populations ont dû mal à rallier leurs villages. Sur le plan  économique, l’outillage est rudimentaire on travaille encore aux champs avec la machette, la houe, l’agriculture n’est pas mécanisée pourtant depuis des années on parle de l’agriculture de seconde génération mais malheureusement pas effective sur le terrain. La communauté SSO a besoin d’améliorer ce secteur rural, améliorer les conditions de travail des agriculteurs pour produire, pour exploiter les ressources naturelles.

Que dire des chefs des différents groupements peu engagés dans leurs actions, dans les politiques publiques de développement. Les chefs une cinquantaine dans ce regroupement sont souvent en retrait et attendent tranquillement l’impulsion des élites, parce que bon nombre d’entre eux ne sont pas formés sur le droit de leur attribution, d’où le frein au développement.

La mise en place donc du Comité de développement des groupements SSO (CODEGSSO) est une opportunité idoine pour relever le défi. Sa Majesté Régine Modo chef du groupement SSO Centre lors de l’installation des membres du nouveau bureau du CODEGSSO a demandé aux filles et fils de la communauté SSO d’être humbles, patients, se supporter les uns les autres avec beaucoup de charité. Militer que l’unité, la paix permettent au peuple SSO de s’unir en vue de former et une seule personne.

Sa Majesté Régine MODO

Mais il faut dire aussi que pour ce faire les chefs ont un rôle à jouer. Comment est-ce possible si ces chefs ne sont pas outillés sur leurs attributions pour implémenter les politiques publiques. Ils ont besoin qu’on renforce leurs capacités et beaucoup ne sont pas intronisés, n’ont pas leurs actes.

Le président du CODEGSSO, l’heureux élu, le Pr Alain Franklin Ondoua est bien conscient du travail qui l’attend pour unir les filles et fils SSO, les premiers chantiers de ce comité confiés à actu24.info : « Ma première mission est de mettre un accent particulier sur l’éducation, nous avons deux collèges d’enseignement, deux CES, qui ont redémarré il y a à peine deux ans parce qu’ils avaient été fermés faute d’élèves, tous les élèves se dirigeaient vers Akonolinga. Nous essayons de sensibiliser les élèves de nos contrées pour qu’ils rejoignent ces établissements scolaires. Ma deuxième mission avec mon équipe, ce sont les routes et la santé. Actuellement nous avons une route retro filée qui va de Ayos à Evamsso ».

La jeunesse a aussi des problèmes à Edouma. La jeunesse non scolarisée n’est pas suffisamment encadrée, les projets de la jeunesse offerts par le ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique n’arrivent pas dans les cantons, des projets à tête chercheuse où le réseautage prime. Tout s’arrête à Akonolinga que faire ? Les sectorielles ne descendent pas dans les cantons pour implémenter les politiques de leur ministère, ils ne travaillent pas comme il se doit. Des efforts doivent donc être faits et ce sont les autorités  administratives qui doivent veiller à cela.

Le prince héritier Simon Pierre Ossimba souhaite voir le développement de son village, il déplore le fait que les « SSO » sont des laisser pour compte : «  Le président de la république n’a jamais nommé un secrétaire général, même pas un ministre, je souhaite l’émergence de la communauté SSO, le meilleur pour ma tribu comme tout peuple fier d’être camerounais avoir des fils dans le gouvernement ».

L’artiste ATEBAS avec la guitare

La journée de ce 28 janvier 2023 a connu des animations avec des artistes à l’instar d’ATEBAS, le seul qui reste du groupe «  les Têtes Brûlées », et une dame qui jouait à la belle que les hommes en tenue ont finalement pu caser.

Une dame d’Edouma qui semble terroriser la communauté SSO, l’une des stars de la cérémonie

Les filles et fils de la communauté SSO doivent donc se servir du CODEGSSO qui a pour objectifs de promouvoir l’éducation et la scolarisation des enfants comme de la descendance SSO ; l’éducation et l’assistance au plan sanitaire et social ; la sensibilisation des jeunes contre l’exode rural et leur accompagnement à l’insertion socio-professionnelle en particulier dans les projets générateurs de revenus puis entre autres la sensibilisation des jeunes contre la consommation de la drogue et les autres fléaux sociaux.

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